Bien ou mal payés ?
Les travailleurs du public et du privé jugent leurs salaires
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Revue de presse
Collection du CEPREMAP n° 35
Résumé
Le salaire est une composante essentielle du niveau de vie. Son montant présente pour l’immense majorité des travailleurs un enjeu considérable. Comment les différents salariés perçoivent-ils à la fois le salaire qu’ils touchent
et les écarts qui le séparent de celui des autres ? Portant sur les modalités subjectives de la perception des salaires ainsi que sur les critères de justice auxquels se réfèrent les individus pour évaluer leur montant, les deux grandes enquêtes dont est issu cet ouvrage mettent au jour les relations que les travailleurs entretiennent avec leur salaire ainsi que le sens qu’ils attribuent à
leur rémunération. Un même questionnaire, l’enquête « SalSa » (« les salaires vus par les salariés »), a été administré à un échantillon de salariés des entreprises, privées et publiques, d’un côté, et à un échantillon de salariés de la fonction publique de l’autre.
Il ressort de ces enquêtes que, du point de vue des salariés, le salaire ne se
réduit jamais à une simple somme d’argent destinée à satisfaire des besoins. C’est aussi une façon de mesurer la valeur du travail accompli, sa reconnaissance par la société et donc la valeur de la personne elle-même, en soi mais aussi en relation avec les autres. C’est pourquoi la façon dont les individus connaissent, appréhendent et jugent leur rémunération et celle des autres est un élément essentiel pour comprendre les procédures de détermination et donc de négociation des salaires, mais aussi le sens que les individus attribuent à leur travail.
Les auteurs
Christian BAUDELOT, professeur émérite de sociologie à l’École normale supérieure.
Damien CARTRON, ingénieur de recherche au CNRS, Centre Maurice Halbwachs.
Jérôme GAUTIÉ, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre d’économie de la Sorbonne.
Olivier GODECHOT, codirecteur du centre MaxPo et chargé de recherche au CNRS (Observatoire sociologique du changement).
Michel GOLLAC, administrateur honoraire de l’Insee.
Claudia SENIK, professeur à l’Université Paris-Sorbonne et à l’École d’économie de Paris.
Sommaire
Introduction
1. Fonction publique : les stéréotypes ont vécu
Les salariés du public : un rapide aperçu. Près de 5,5 millions de salariés de la fonction publique - Plus de femmes, plus de diplômés - Gens du public, gens du privé ?
Emploi et conditions de travail dans le public et le privé : des spécificités qui s’estompent. Conditions de travail dans la fonction publique : la pression monte - Carrières et mobilités : une gestion des ressources humaines qui s’inspire de plus en plus du privé - Une attractivité de l’emploi public aux ressorts ambigus
Les salaires dans la fonction publique : la grande transformation. Les salaires dans le public et dans le privé - Le décrochage progressif des salaires du public - Le tassement des carrières et la compression de la hiérarchie des salaires à l’entrée - Vers une diversification et une plus forte individualisation de la rémunération ?
2. Du proche au général, du concret à l’abstrait : la formation des opinions sur les salaires
Des non-réponses significatives
Presque tout le monde a une opinion sur sa situation personnelle
Se situer dans un contexte plus large ne va pas de soi
Se comparer à l’autre secteur
Proximité, distance, abstraction
Sentiment de justice et intérêt
3. « Êtes-vous plutôt satisfait de votre salaire et pourquoi ? » : les mots pour le dire
C’est trop juste !
Secteur privé et secteur public. Cadres du public : le critère du diplôme - En entreprise : le critère du travail fourni - Les responsabilités et « les autres »
Les critères d’insatisfaction. Employés et ouvriers - La personne et le travail
Les critères de satisfaction. Le critère du marché pour les cadres - Employés et ouvriers : échapper au pire
4. La chute de la satisfaction salariale dans la fonction publique
Une inversion surprenante de l’écart entre public et privé
À la recherche de rentes ? Différences compensatrices et rentes salariales - Rentes et satisfaction
Qui porte l’insatisfaction du secteur public ? La montée de l’insatisfaction masculine dans le secteur public - L’insatisfaction vient du haut de l’échelle sociale
La disparition des avantages non salariaux de la fonction publique ? Une inquiétude partagée concernant le pouvoir d’achat - Le risque de chômage reste moins inquiétant dans le secteur public - Précarité et insatisfaction dans le secteur public - Dégradation ressentie des conditions de travail
Conclusion. Une insatisfaction relative ?
Annexe
5. Comparaisons, aspirations, frustrations : public et privé sont-ils si différents ?
Une connaissance des salaires légèrement différenciée
Des comparaisons de salaire plus fréquentes dans le secteur public
Plus de comparaisons du secteur public vers le secteur privé
Un effet signal dans l’entreprise
Retour sur le déclin de la satisfaction salariale dans le secteur public
Annexe
6. Insuffisant ! Injuste ! Les deux sources de l’insatisfaction salariale dans le public et dans le privé
Une critique fondée sur les besoins insatisfaits
Une autre critique, fondée sur la justice organisationnelle
Le déséquilibre des contributions et des rétributions
Deux indices pour résumer les opinions exprimées
Besoins insatisfaits et égalitarisme
Voice et exit
L’appréciation des salaires reflète-t-elle (toujours) la position dans la structure sociale ?
Dans le public, un sentiment accru à la fois d’insuffisance et d’injustice…
…et des ressorts du sentiment d’injustice différents.
7. Que doit-on rémunérer ?
Ordre juste, échange équitable et critères associés
Une dichotomie à nuancer
L’effort, les résultats, mais aussi l’ancienneté
Des appréciations contextualisées
Un moindre rôle du salaire comme facteur de motivation dans le public ?
Annexe
8. Déclassés du public, déclassés du privé : des profils et des opinions proches
La problématique du déclassement. La fonction publique : un « marché » du travail spécifique - Les enquêtes « SalSa » pour comparer le déclassement dans le secteur public et le secteur privé
Première approche du déclassement : être surdiplômé pour l’emploi occupé. Un portrait synthétique des déclassés au sens de la catégorie d’emploi occupé
Deuxième approche du déclassement : être sous-payé pour son diplôme. Le déclassement salarial concerne plus de salariés que le déclassement en termes d’emploi - Déclassement salarial : plus de femmes, de salariés hors d’Île-de-France et, dans la fonction publique, de non-titulaires
Le déclassement subjectif. Quelles opinions expriment les salariés en situation de déclassement ? - Dans le secteur public, déclassement et frustration relative - Déclassés salariaux : malgré un ressenti négatif sur leur situation, pas de pessimisme sur les perspectives de pouvoir d’achat
Annexe
Annexe méthodologique : enquête « SalSa »
Les auteurs
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