
La Transition écologique en Chine
Mirage ou « virage vert » ?
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Collection du CEPREMAP n° 47
Résumé
Début 2018, la Chine a mis en œuvre une nouvelle loi fiscale sur la protection de l'environnement, loi qu’elle présente comme une étape clef de sa transition écologique. Le premier pollueur mondial annonce ainsi en fanfare à la communauté internationale son virage environnemental et son ambition de devenir un champion de l’écologie. Après des décennies de croissance effrénée où les considérations environnementales étaient soit ignorées soit délibérément bafouées, l’État central semble avoir été contraint de réagir face à la crise environnementale inédite que connaît le pays.
Comprendre la diversité, l’intensité et les causes des problèmes environnementaux auxquels la Chine est actuellement confrontée est un préalable indispensable pour apprécier la capacité du pays à adopter un modèle de développement plus durable. Le cocktail toxique d’une croissance économique rapide, axée sur l’industrie lourde et alimentée par le charbon, n’a jusqu’à très récemment pas été remis en cause.
L’analyse de la structure de production chinoise et de la consommation énergétique du pays s’inscrit en faux contre la représentation d’une Chine pleinement engagée dans une transition écologique. Au contraire, les politiques de relance menées par le gouvernement depuis le milieu des années 2000 ont amplifié les conséquences négatives de la forte croissance économique en donnant plus de poids à l’industrie lourde, très énergivore et polluante.
L’inflexion des politiques environnementales chinoises, dont semble témoigner la nouvelle loi fiscale de 2018, est ainsi tellement récente que tous les scénarios sont encore ouverts, les plus optimistes comme les plus pessimistes. Les auteures passent en revue les évolutions politiques et sociétales porteuses d’améliorations à venir, mais soulignent également l’ampleur des résistances et des difficultés pratiques qui existent encore. Faire primer la protection de l’environnement auprès d’une population qui touche à peine du doigt l’accès aux modes de consommation occidentaux reste un défi à relever. Autant d’éléments avec lesquels la Chine devra composer pour que le « virage vert » entrepris par l’empire du Milieu ne tienne pas du mirage.
Les auteures
Stéphanie MONJON est maître de conférences HDR à l’Université Paris-Dauphine et chargée de recherche au Centre d’études prospectives et d’informations internationales. Ses travaux portent sur les politiques climatiques et environnementales (définition et mise en œuvre, efficacité, liens avec les politiques commerciales et les politiques de sécurité énergétique) et sur l’économie circulaire. Depuis septembre 2017, elle est référente Responsabilité environnementale de Dauphine.
Sandra PONCET est professeur à l’École d’économie de Paris et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent principalement sur l’analyse des réformes économiques chinoises (ouverture commerciale, transformation structurelle, développement économique).
Sommaire
Introduction
1. Une dégradation environnementale sans précédent
Tous les écosystèmes sont touchés
Mauvaise qualité de l’eau et stress hydrique
Pollution de l’air : des niveaux encore dangereux
Pollution des sols et sécurité alimentaire
Le premier pays émetteur de gaz à effet de serre
Les impacts sanitaires
2. D’une crise environnementale majeure à une transition écologique ?
Les facteurs de la crise actuelle
Vers une amélioration de la situation ?
3. Un changement structurel pour des activités moins polluantes ?
Dynamique et composantes de la consommation énergétique
Dynamique des émissions de CO2
4. Des perspectives relativement sombres
Une demande sociale sous contrôle
L’inflexion tardive des politiques
Perspectives : la mise en œuvre et ses défis
Conclusion
Liste des figures et des tableaux
Bibliographie
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((( ))) Conférence de presse du Cepremap