
Qualité de l'emploi et productivité
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Collection du CEPREMAP n° 43
Résumé
En France comme dans la plupart des pays européens, la croissance de la productivité du travail a ralenti depuis 2008, et cette tendance semble désormais toucher aussi les États-Unis. Les explications souvent avancées apparaissent insuffisantes, qu’elles insistent sur les problèmes de mesure liés aux « investissements intangibles », sur l’atonie durable de la demande en Europe ou encore sur la nature du progrès technique, qui induirait des gains de productivité durablement faibles.
Cet opuscule explore une autre dimension : les ajustements de l’emploi. Du maintien de l’emploi des diplômés au développement de l’autoentrepreneuriat, ils contribuent massivement au ralentissement de la productivité, notamment en période de récession. Au-delà de cette phase, les auteurs mettent en débat la stratégie de lutte contre le chômage par la baisse du coût du travail et la flexibilité, qui peut conduire non seulement à dégrader la qualité de l’emploi, mais également à affaiblir la dynamique de la productivité.
Les auteurs
Philippe ASKENAZY est directeur de recherche CNRS-Centre Maurice Halbwachs et professeur attaché au département d’Économie de l’ENS. Il a notamment publié Les Désordres du travail (Le Seuil, 2004, Prix du livre d’économie), Les Soldes de la loi Raffarin (avec K. Weidenfeld, Rue d’Ulm, 2007, coll. du Cepremap n° 7), Les Décennies aveugles. Emploi et croissance 1970-2014 (Points Économie, 2014) et Tous rentiers ! Pour une autre répartition des richesses (Odile Jacob, 2016).
Christine ERHEL est économiste, maître de conférences à l’Université Paris 1 et directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail au Cnam. Ses recherches portent plus particulièrement sur les comparaisons internationales des marchés du travail et sur la mesure et les évolutions de la qualité de l’emploi. Elle est l’auteur des Politiques de l’emploi (PUF, « Que sais-je ? », 2014).
Sommaire
Introduction
1. Une productivité anémique dans un contexte d’investissement qui reste dynamique
Une productivité horaire française élevée, mais en net ralentissement comme en Allemagne
Un ralentissement concentré dans le secteur marchand
Une productivité multifactorielle en territoire négatif
Des doutes sur l’efficience de l’allocation du capital
2. Dynamique du coût du travail et montée de l’emploi des diplômés : la France n’est pas une exception
Une flexibilité horaire au cœur de la crise
L’ajustement général du coût du travail
Des entreprises européennes toujours friandes de diplômés du supérieur
3. La flexibilité au nom de l’emploi impacte la qualité de l’emploi et la productivité
L’essor de l’emploi « atypique »
L’effondrement de la productivité apparente des travailleurs indépendants en France
Une explosion des contrats très courts
Un temps partiel plus souvent involontaire
4. Des perspectives indécises, mais des marges au milieu d’écueils
Le techno-optimisme
L’innovation détournée ou empêchée ?
Réévaluer la stratégie d’innovation
Des gisements sectoriels de productivité virtuels ?
Un déficit d’investissement dans l’éducation et la formation
De la flexibilité à tout prix vers la qualité de l’emploi
Conclusion
Liste des figures et tableaux
Bibliographie
Découvrir la conférence associée sur « Savoirs en multimédia »
((( ))) Conférence de presse du Cepremap