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L'Objet-personne

Une anthropologie de la croyance visuelle

Carlo SEVERI
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Disponibilité : Disponible Hors stock

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  • Format : 19 x 20 cm
  • Nb pages : 408
  • Parution : 2017
  • ISBN 978-2-7288-0559-4

Collection « Æsthetica »
© éditions Rue d’Ulm – *musée du quai Branly



Résumé

À quelles conditions un objet inanimé peut-il, dans l’espace de la mémoire sociale, penser, prendre la parole ou répondre à un regard ? En apparence, l’objet semble agir comme l’être humain qu’il remplace. Poursuivant le travail amorcé dans Le Principe de la chimère, les recherches ici réunies montrent que, lorsqu’un lien de croyance s’établit, l’objet-personne agit en fait de manière bien plus complexe. Sous forme de jouet, de statuette rituelle, de monument funéraire ou d’œuvre d’art, cet être animé par la pensée est plus proche d’un cristal que d’un miroir.
Dans le primitivisme moderne, il faut toujours qu’un objet soit une œuvre. Carlo Severi fait le choix inverse de considérer, d’une part, la production d’images comme un fait d’espèce, inséparable de l’exercice de la pensée (et donc universelle) et, d’autre part, « le jeu de l’art occidental » comme l’un des jeux possibles, et non le seul, que l’on peut risquer avec l’image. Pour développer cette hypothèse, il étudie trois types d’espace : abstrait, chimérique et gouverné par les lois de la perspective.
Au sein d’une même culture, et dans toute culture, cohabitent plusieurs niveaux ontologiques, liés à l’exercice d’une pensée par l’image. L’anthropologie de la mémoire telle que la construit Carlo Severi conduit à une anthropologie générale des formes d’exercice de la pensée.

91 illustrations noir et blanc

 


L’auteur

Anthropologue, Carlo SEVERI est directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS. Membre du laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France depuis 1985, il est actuellement associé au Département de la recherche et de l’enseignement du musée du quai Branly.
Il a été Getty scholar au Getty Institute for the History of Art and the Humanities de Los Angeles en 1994-1995, membre du Wissenschaftskolleg de Berlin en 2002-2003 et visiting fellow à King’s College (Cambridge) en 2012-2013. En 2016-2017, il a été de nouveau élu Getty scholar.
Parmi ses livres, largement traduits à l’étranger, on peut citer : La memoria rituale (La Nuova Italia, 1993), Naven ou le Donner à voir (avec M. Houseman, CNRS Éditions, 1994) et Le Principe de la chimère. Une anthropologie de la mémoire (Rue d’Ulm-Musée du quai Branly, 2007, 2012).
Il a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont le numéro spécial de L’Homme consacré à Image et anthropologie (2003) et de Gradhiva consacré à l’ambiguïté visuelle (Pièges à voir, pièges à penser, 2011), ainsi que deux numéros des Cahiers d’anthropologie sociale (n° 5, Paroles en actes-Anthropologie et pragmatique, avec J. Bonhomme, 2010 et n° 10, L’Image rituelle, avec C. Fausto, 2014).


Sommaire

Avant-Propos
Remerciements
Introduction

Chapitre 1. L’empathie primitiviste

Chapitre 2. L’univers des arts de la mémoire

Chapitre 3. Autorités sans auteur. Formes de l’autorité dans les traditions orales

Chapitre 4.  La parole prêtée, ou comment parlent les images

Chapitre 5.  Être patrocle : rituels et jeux funéraires dans l’Iliade

Chapitre 6. Anthropologie de l’art abstrait. Principes d’analyse et enjeux de l’image chez Claude Lévi-Strauss

Chapitre 7. L’espace chimérique. Perception et projection dans les actes de regard

Chapitre 8. Le semblant de vie. Épistémologie de la perspective occidentale

Conclusion. Des hypothèses irréfutables
Notes
Bibliographie