
Écrire, compter, mesurer
Du Moyen Âge aux bouleversements actuels
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Communiqué de presse
Collection « Sciences sociales »
Résumé
Quelles sont les conditions sociales et intellectuelles de la mise en œuvre d’un calcul économique ? En portant attention aux techniques intellectuelles utilisées par les acteurs économiques, dans leur matérialité même, les historiens et anthropologues ici réunis ont découvert d’étonnantes convergences entre l’histoire des mathématiques chinoises et celle du Moyen Âge occidental, des continuités surprenantes entre les façons de tenir ses comptes du XIIIe au XVIIIe siècle. Ils ont surtout mieux compris l’intérêt de confronter des données issues d’univers sociaux éloignés : loin de tenir pour acquise la partition du monde entre ce qui est économique et ce qui ne l’est pas, leur questionnement porte sur les modalités du calcul pratique et en restitue les cadres rituels et cognitifs.
Nouvelle édition augmentée du volume imprimé Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques (2006, 280 p., épuisé) et de son volet numérique (ECM/2, coll. « Actes de la recherche à l’ENS » n° 3, 2006, 152 p.), tous deux régulièrement utilisés et cités par les étudiants et les chercheurs.
Les auteurs
Florence WEBER, professeure de sociologie et d’anthropologie sociale à l’ENS-Ulm, a notamment publié Le Travail à-côté (éd. EHESS, 1989), classique de l’ethnographie rurale ; le Guide de l’enquête de terrain (La Découverte, avec S. Beaud), souvent réédité ; et une Brève histoire de l’anthropologie (Flammarion, 2015). Elle revient sur les conditions de la pluridisciplinarité dans la science des sociétés avec La Nouvelle Anthropologie économique (La Découverte, 2023, avec C. Dufy).
Directeur de recherche au CNRS, puis professeur d’histoire médiévale à l’ENS-Ulm, †François MENANT (1948-2022) était spécialiste d’histoire économique et sociale rurale et urbaine. Au carrefour de la pragmatische Schriftlichkeit et de l’ethnographie, il a contribué à forger un concept qui fut rapidement adopté par l’ensemble des médiévistes, celui de « rationalités pratiques ».
Natacha COQUERY est professeure d’histoire moderne à l’Université Lumière Lyon 2 et membre du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (CNRS, UMR 5190). Spécialiste d’histoire économique, urbaine et culturelle (XVIIIe-milieu XIXe s.), elle a notamment publié Tenir boutique à Paris au XVIIIe siècle : luxe et demi-luxe (Éditions du CTHS, 2011) et codirigé de nombreux ouvrages.
Avec les contributions de : Thomas BEHRMANN, †Alban BENSA, Marc BOMPAIRE, Guido CASTELNUOVO, Karine CHEMLA, †Alain DESROSIÈRES, Jérôme GAUTIÉ, Agnès GRAMAIN, Christian GUILLERÉ, Florent HAUTEFEUILLE, Ludolf KUCHENBUCH, Yannick LEMARCHAND, Joseph MORSEL, Pierre PORTET, Dieter SCHELER, Giacomo TODESCHINI.
Sommaire
Préface, par Olivier MARTIN
Avant-propos, par Valérie THEIS
Introduction, par Natacha COQUERY, François MENANT et Florence WEBER
Première partie. Écriture pratique, État et capitalisme
Les transformations de l’écrit documentaire entre le XIIe et le XIIIe siècle,
par François MENANT
Ce qu’écrire veut dire au Moyen Âge. Observations préliminaires à une étude de la scripturalité médiévale, par Joseph MORSEL
Les techniques du calcul élémentaire dans l’occident médiéval : un choix de lectures, par Pierre PORTET
La comptabilité à partie double et la « rationalité » économique occidentale
Max Weber et Jack Goody, par Giacomo TODESCHINI
Deuxième partie. Inscrire des transactions
Compter les dons. Échanges non marchands et pratiques comptables en Nouvelle Calédonie kanak contemporaine, par Alban BENSA
Les baguettes de taille au Moyen Âge : un moyen de calcul sans écriture ?,
par Ludolf KUCHENBUCH
Compétences et pratiques de calcul dans les livres de changeurs français
(XIVe-XVe siècles), par Marc BOMPAIRE
Les écritures boutiquières au XVIIIe siècle. Culture savante, encadrement légal et pratiques marchandes, par Natacha COQUERY
Apprendre par l’écriture. Les débuts de la comptabilité des marchands dans les villes hanséatiques, par Thomas BEHRMANN
Troisième partie. Tenir ses comptes
L’apparition des prévisions budgétaires dans les églises collégiales de la basse vallée du Rhin. L’exemple du chapitre de Xanten, par Dieter SCHELER
De la comptabilité domaniale à la comptabilté d’état. Les comptes de châtellenie savoyards, par Christian GUILLERÉ et Guido CASTELNUOVO
Livre de compte ou livre de raison. Le registre d’une famille de paysans quercynois, les Guitard de Saint-Anthet (1417-1526), par Florent HAUTEFEUILLE
« À la conquête de la science des comptes ». Variations autour de quelques manuels de comptabilité des XVIIe et XVIIIe siècles, par Yannick LEMARCHAND
Quatrième partie. Les enjeux pratiques, politiques et scientifiques de la mesure
Séparation des scènes sociales et pratiques ordinaires du calcul. À la recherche des raisonnements indigènes, par Florence WEBER
Modélisation microéconomique et raisonnements indigènes, par Agnès GRAMAIN
De l’invention du chômage à sa déconstruction, par Jérôme GAUTIÉ
Peut-on tout mesurer ? Les deux sens, technique et social, du verbe pouvoir,
par Alain DESROSIÈRES
Écritures pratiques et histoire des sciences, par Karine CHEMLA
Notes
Bibliographie